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Les articles Baskets Aux Pieds

Aventuriers dans la peau

Une famille en voyage, pour ramener des images solidaires

Logo Baskets aux Pieds, organisation à but non lucratif qui accompagne et soulage le quotidien des enfants hospitalisés
Aventuriers dans la peau

Aujourd’hui, pour ce deuxième opus de 2023, nous n’allons pas parler sport. Pas de course à pied ni de sueur. Je ne vous parlerai pas de dépassement de soi. Non, aujourd’hui, nous parlerons animaux, voyages, dépaysement, nature. Et toujours engagement. Solidarité. Baskets aux Pieds.

Parce que l’engagement solidaire chez BAP, il peut se traduire autrement que baskets aux pieds. Il peut prendre une autre forme de partage, de générosité. Parce que chez BAP, l’intérêt unique, le sens ultime demeure l’enfant. Son bien-être. Son accompagnement dans sa lutte contre la maladie. Ce combat, il y a plusieurs manières de le conduire. Donc aujourd’hui, nous ne chausserons pas nos godillots à semelles compensées, nos tatanes à revêtement carbone. Non, aujourd’hui, nous allons nous introduire dans les valises de Jean-Baptiste et de Marie, nous allons nous assoir à côté d’Eléa et d’Eliott et nous allons partir en voyage. Dans un grand voyage. Sans montre ni plan de vol. Juste avec l’envie de prendre le temps de vivre, de contempler la nature. La faune. La flore. Avec l’envie d’écouter respirer la terre.

Pour commencer ce voyage, je vais vous emmener au pays de l’Ovalie, du cassoulet, de Claude Nougaro, du Cachou et du Capitole. Chez Jean-Baptiste. Chez Marie. Pour une fois qu’ils sont chez eux, je vais en profiter. Car comme vous allez pouvoir le lire, ils ont la fabuleuse habitude de partir régulièrement aux quatre coins de notre planète pour profiter de ce qu’elle nous offre. Pour découvrir. Pour profiter. Pour partager.

Allez, j’arrête de blablater car je vous entends hurler en cœur « JB », « JB ». Comme on criait il n’y a pas si longtemps « Johnny » « Johnny ». Ou encore « Paattttrrrrriiiiiiiiicccckkkkkkkk ». OK, celle-ci est peut-être un peu « too much » mais je l’avais promis à ma sœur ; c’est une fan de la première heure… Bientôt la cinquantaine la Virgo !

Quand je reçois mes invités, avant de connaitre leurs envies, leurs projets, leurs motivations à rejoindre l’association, j’aime bien savoir qui ils sont. Ce qu’ils font dans la vie. A quoi ils carburent. Ce qui les pousse à se lever le matin. Je recherche sur les réseaux, sur le net. Je sollicite Prune qui coordonne ces sujets pour l’Association.

Concernant Jean-Baptiste, je dois dire qu’il m’a embarqué tout de suite avec lui. Presque tout de suite. « Je suis responsable qualité – sécurité – environnement dans une boîte qui assure ces prestations pour ses clients. Et moi, je suis dédié à un client du BTP ». Bon, là, nous étions encore sur le tarmac, valise à la main. Mais quand il enchaina sur sa deuxième occupation, là, j’ai pu aller m’assoir près du hublot. « Je suis vidéaste à mon compte. J’ai commencé en 2010 par les photos. Au gré de mes voyages. J’ai eu la chance de faire quelques expos photos à Toulouse. Je ne fais que des photos de nature, d’animaux, de paysages. Pas pour en vivre, juste pour mon plaisir. Et pour partager ». Et enchaina :  “J’adore partir et prendre du temps. J’adore aller dans un pays et rester à un endroit, pour prendre le temps de découvrir la culture, la population, les coutumes locales, la nourriture. Je suis curieux ». A vrai dire, moi aussi.

Quand Jean-Baptiste commença à évoquer le voyage, au son d’un accent chantant propre à sa belle ville rose, il m’a fallu me reconcentrer sur les touches de mon clavier pour continuer ma prise de notes. Involontairement, j’étais déjà en train de faire mon sac pour partir avec lui. Mais le plus beau restait à venir quand je lui demandais comment cette passion pour l’image lui est apparue.

« En 2010, je suis parti vivre 1 an en Australie. En partant, je me suis dit que j’allais glisser un appareil photo dans ma valise pour immortaliser mes moments de vie. J’adore la nature, je m’y sens super bien. J’y suis apaisé. Tranquille. Elle me ressource. En fait, c’est elle qui m’a amené à la photo. L’Australie, c’est tellement grand. Vaste. Avec de tels animaux. Je ne pouvais pas ne pas la partager ».

« Le road trip, j’ai tout de suite adoré. Découvrir de nouvelles choses, faire de nouvelles choses. Quand tu veux. Ou tu veux. Avec qui tu veux. C’était la liberté, ma liberté. J’étais complètement libre. » A l’entendre, j’ai tout de suite compris que l’Australie ne serait que le début du commencement. La première pierre de l’édifice.

« Ensuite, en 2012, je pars en Asie. Plusieurs mois. Sept ou huit. Pour découvrir là aussi une autre culture, des paysages si différents. De cette Asie, j’en garde de superbes souvenirs. Et puis ce sera à mon retour ma première expo photos dans un bar de Toulouse ».

Et en rentrant, Jean-Baptiste doit retourner travailler pour financer le prochain voyage. Car sa vie est assez simple. Il travaille pour économiser, pour payer le prochain voyage. Ensuite, il part. Comment fait-il sur place ? Economie, sens de la débrouille. Et puis il y a woofing dont JB est un grand fan. « Tu vas sur un site comme HelpX, tu t’inscris à l’année, ce n’est pas très cher. Ensuite, quand tu es dans le pays, tu recherches sur la plateforme des habitants qui peuvent te loger contre des petits services. Tâches ménagères, jardins, garde d’enfants, animaux. Souvent les animaux. Tu bosses le matin et tu découvres le lieu l’après-midi. C’est génial car cela te permet de rencontrer les locaux, de comprendre grâce à cette immersion totale ce qu’ils sont. Et tu vis des expériences tellement fortes. Une fois, on était loin de tout et on gardait des chèvres. Une bête était mal en point, il fallait lui faire une prise de sang. En urgence. Comme on ne pouvait pas la déplacer, c’est Marie qui l’a faite. »

Marie, c’est sa chérie rencontrée en 2013, à son retour d’Asie. « Avec Marie, on s’est rencontrés sur le Bon Coin. Non, grâce au Bon coin ! ». JB était en coloc avec 1 fille et 1 garçon. Comme il restait une chambre vide, ils ont décidé de chercher une 2ème fille. Marie s’est présentée. Mais Marie  n’a pas pris la chambre. Jean-Baptiste avait quant à lui, garder son numéro. La suite, vous pouvez la deviner. Quel fripon ! (expression des seventies, je sais, désolé. Mais j’assume 😊)

Je vous présente Marie. Marie est infirmière de formation et travaillait il y a quelques temps au CCAS de Toulouse. Le Covid ayant bousculé la suite, Marie a décidé depuis de créer son activité. Dans l’accompagnement du parcours de soins. Et dans l’hypnose. Notamment chez les Séniors.

« Au début de notre rencontre, Marie n’était pas très voyage. J’ai voulu l’initier. Alors quelques mois après notre rencontre, nous sommes partis en voyage au sud de l’Inde, juste avec un sac sur le dos ». Généralement, quand une Femme et un Homme se rencontrent, les premiers voyages riment avec week-end dans un gîte un peu perdu. Ou un hôtel de charme.Quelques jours au bord de la mer ou sous le soleil. Seuls. En amoureux. Non, JB, ce n’est pas son truc. Direction l’Inde et ses 1.400 milliard d’habitants, ses parfums enivrants et ses coutumes si lointaines de notre quotidien d’Européens.

« Et puis en 2016, nous sommes partis avec Marie 6 mois en Amérique du sud et aux USA. Pendant ce voyage, nous avons vécu dans une voiture, avec notre lit à l’arrière. Cela nous a permis de vivre le pays de l’intérieur. Nous avons dégusté chaque zone urbaine, sa culture, son histoire. Et ce voyage, il avait une grandeur particulière. Nous avions monté un partenariat avec le Collège Voltaire de Tarbes. Avec une professeure d’histoire. Elle a bâti son programme scolaire annuel en fonction de notre voyage, sur la base de nos photos que nous lui faisions parvenir ».

Je dois vous avouer quelque chose.  Nous avons réalisé cet interview sur Teams. Pourquoi ? Parce que je souhaite voir mes invités. J’ai besoin de regarder leurs émotions, de décrypter le langage de leurs yeux, le mouvement de leur tête. Leur langage corporel. Et là, alors que JB me parlait de ce partenariat avec ce collège de la préfecture des Hautes-Pyrénées, j’ai cru voir des étoiles dans les yeux. Sûrement la notion du partage. Le plaisir de donner. De donner à des jeunes.  

« A notre retour, en décembre, nous sommes allés au collège. Pour rencontrer les élèves. Ils avaient 10 000 questions, on a tellement aimé le partage avec eux. Mais quel plaisir d’avoir pris la route de ce collège !!! »

Ce projet, Jean-Baptiste et Marie vont le reconduire trois ans plus tard. Avec le même collège. Mais pas tout à fait sur les mêmes bases.

Déjà, ils ne sont plus deux mais trois. Un petit Eliott a vu le jour depuis leur dernier trip. Et c’est l’amour pour ce petit bout qui va conduire JB et Marie à troquer le sac à dos pour le camping-car. « On ne pouvait pas partir à l’aventure sans un minimum de confort pour notre fils. Et donc nous sommes partis pour un tour de l’Europe. Direction l’Angleterre, l’Ecosse, les Pays-Bas, la Belgique. Et puis nous sommes descendus, l’Espagne, le Portugal. Nous n’allions pas nous arrêter là. Alors nous avons traversé la Méditerranée. Direction le Maroc ».Et là, alors que JB était bien parti pour me décrire ce si beau pays qu’est le Maroc, il va préciser quelque chose qui me faire relever la tête. Une phrase qui va me claquer la joue. « Nous étions partis à l’été 2019 et quand nous sommes arrivés au Maroc, nous étions déjà en mars. En mars 2020. Confinement ».

Mais non !!!! Vas-y Jean-Baptiste, raconte. Parce que ce confinement, nous l’avons toutes et tous vécu différemment. On a toutes et tous notre histoire. Mais là, je suis trop curieux. Le confinement en camping-car, au Maroc. Vas-y JB, lâche nous ton histoire.

« Nous nous sommes rendus dans un Camping à Tznit, au sud d’Agadir. Et là, nous avons rencontré deux autres familles françaises. Nous avons commencé notre confinement à sept car le feeling est passé immédiatement. Pendant 1 mois, nous avons partagé, nous avons vécu au soleil. Tranquilles. A la cool. Et au bout d’un mois, nous avons reçu la permission de nous rendre à Sidi Wassay, dans un camping français, juste à côté de la mer. Et c’est là que nous avons vécu les deux mois suivants de confinement. »

Malheureusement, le confinement fera tomber à l’eau le projet pédagogique avec le collège de Tarbes. Mais il aura eu un effet bénéfique et créatif pour JB. « J’avais le temps alors j’en ai profité pour me former à la vidéo. Grâce à des tutos YouTube, j’ai appris à manier l’image animée, le son, les prises de vues mouvantes. J’avais acheté un petit peu de matos avant de partir puis je l’ai complété lors du voyage. Désormais, je jongle entre la photo et la vidéo ».

« Et maintenant, que vais-je faire, de tout ce temps que sera ma vie » chantait Gilbert Bécaud. Ah oui, tu as raison Antoine, la communauté BAP est jeune, il faut que je précise ou que je revoie mes sources 😊 ! Bon, pour les plus jeunes, Gilbert Bécaud était un chanteur populaire dans les années 70/80.

Jean-Baptiste et Marie avaient quant à eux la réponse : monter un nouveau projet ! Avec une nouvelle donne. Ils ne sont plus trois mais quatre, la petite Eléa ayant pointé le bout de son petit nez depuis le retour du Maroc. Et puis Eliott a grandi, il exprime désormais ses envies autrement qu’avec des « arrhhheeuu ». « Il avait beaucoup aimé l’Ecosse, ses paysages sauvages. Et puis Eliott est passionné par les animaux, par les reportages animaliers. Quant à Marie, elle adore les pays nordiques. J’ai donc associé les deux et j’ai rédigé les bases du prochain départ ».

Ce sera avec Capucine. Non, ce n’est pas leur 2ème fille mais le modèle du camping-car. Le lit des parents au-dessus de la cabine. Les lits superposés pour les pitchounes. La kitchenette et la salle de douche. Le confort. Pour les enfants. Ce sera en juin, après la fin de l’école d’Eliott. Ce sera en Norvège. Ce sera bien évidemment avec l’appareil photo et la vidéo. Pour pouvoir réaliser des reportages animaliers sur mesure pour Eliott. Avec Eliott. « Je vais l’emmener avec moi. Je ne sais pas comment il va maitriser l’attente et la patience. Car pour voir certains animaux, il faut attendre parfois longtemps. Très longtemps. En silence. Alors je pense que j’irai de temps en temps en solo. » Ce sera par la voie la plus directe pour l’aller, pour arriver en juin, la période la plus sèche. Ce sera un retour par le chemin des Ecoliers, par le sud de la Suède, le Danemark, l’Allemagne et la Belgique. « Pour la bière ». Décidément, il a les bons repères notre ami Jean-Baptiste ! Ce sera sans programme précis, pour prendre le temps.

« On a acheté un guide, pour découvrir la Norvège et les éléments principaux. Il y a beaucoup d’informations sur les animaux sauvages, leur vie, leurs lieux de vie. On va construire ce voyage avec les enfants, pour les enfants. Et pour Baskets aux Pieds ».

Toujours le partage.

Comment as-tu découvert Baskets aux Pieds ?

« J’aime beaucoup le trail. Le lien avec la nature. Alors quand mon pote me demande de l’accompagner au Nature Trail Festival, c’est logiquement que j’ai bloqué mon agenda. Imagine, une soirée associant vidéo, images, partages, nature. C’est une soirée sur mesure pour moi ».

A la une de la programmation de ce festival, il y « Les Pyrénées par les Cîmes », le magnifique témoignage-documentaire de notre ami Christophe Herbas, sous l’emblème de Baskets aux Pieds. « J’ai eu alors l’idée de faire mon film, un film pour les enfants, avec des voix d’enfants. Quand je suis rentré, j’en ai parlé avec les potes. Ils ont trouvé cette idée géniale. Je suis allé sur le site de l’Association, j’ai écrit à Antoine, on a échangé et le projet est né ».

Quand je demande à Jean-Baptiste pourquoi il ne commercialiserait pas son projet, il est catégorique : « Nous avons vécu l’expérience avec le collège de Tarbes, le film, le partage, les échanges avec les enfants, c’est juste magnifique. La nature évade les enfants, ils sont curieux, ils posent plein de questions, c’est tellement intéressant. Et puis BAP, c’est emmener la nature dans la chambre des enfants hospitalisés, non ? Mon projet répond exactement à cela. Je suis persuadé que cela va plaire aux enfants. J’ai tellement envie que mon projet puisse leur apporter une évasion, un moment de liberté. »

Même si JB me confirme qu’il ne témoigne pas trop sur les réseaux, il me confie également qu’il va réfléchir à revoir ceci pour ce prochain voyage. Pour que les enfants puissent dès à présent suivre son périple via leur smartphone. « Je vais en parler à Marie. Pourquoi ne pas publier un peu plus de photos et pour chacune, indiquer le lieu et la contextualiser. Marie pourrait faire un petit texte pour leur expliquer ».

Vous pouvez compter sur moi pour rappeler ceci à Jean-Baptiste d’ici le mois de juin. Pour les enfants. Pour nous tous. Pour prendre une bouffée d’air pure en ces temps si compliqués. Ne pas s’attarder sur les grèves, les manifs, les discours sans fin et sans fond. Pour donner de l’air pur aux enfants enfermés dans leur chambre d’hôpital. Pour une évasion éphémère mais chargée de bonnes vitamines. Parce que c’est ça aussi la Vie.

Jean-Baptiste et Marie pourraient garder tout ceci pour eux, égoïstement. Non, ils veulent le partager. Quoi de plus beau ? Quoi de plus pur ? Suivre deux aventuriers et leurs bambins sur les routes de la Vie. Deux aventuriers. Solidaires. Pour la nature. Par nature.

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